Retour dans les Maisons pour tous

Publiée le 18 juin 2020

Retour dans les Maisons pour tous

MPT

Depuis le 18 mai, les centres sociaux de la ville ont rouvert leurs portes et accompagnent les Courneuvien-ne-s dans le retour à une vie normale.

Des rires et des pleurs, des petits gâteaux et des thermos de boissons chaudes, des craintes et des attentes… Dans les Maisons pour tous (MPT) de la ville, la vie reprend doucement depuis un mois. « Je suis très contente que ce soit rouvert ! » déclare Sarra, en plissant les yeux devant l’une des cinq machines à coudre installées dans une pièce de la MPT Cesária-Évora. En ce jeudi 4 juin maussade, la Courneuvienne fabrique avec soin des masques de protection en tissu. Une activité ouverte à toutes les 
volontaires dans le cadre de l’opération À vos masques citoyens. « Les premières femmes à revenir sont les plus engagées, commente Sylvie Loua, la coordinatrice familles du centre social. Beaucoup de personnes appréhendent encore de sortir de chez elles. » Pour libérer la parole et les émotions causées par l’épidémie et le confinement, l’équipe de la MPT organise justement un salon de thé ce jour-là. Pendant près de deux heures, les adhérentes échangent des nouvelles, partagent leurs inquiétudes sur la scolarité des enfants et leurs occupations pendant les vacances, évoquent l’explosion des prix des denrées alimentaires et, surtout, confient leurs angoisses face à un virus qui a secoué tout le pays.  « Je n’arrive pas à reprendre les transports en commun, soupire Nabila, il y a des gens qui ne respectent pas les distances de sécurité. » Cette peur qui demeure, c’est aussi le sujet principal du Café psy proposé à la MPT Youri-Gagarine mardi 9 juin. « À un moment, j’étais dans la psychose, j’avais peur de tout et de tout le monde, mais on ne peut pas vivre comme ça », raconte Gamra, touchée par une forme  sévère de Covid-19 en mars. « Ce n’est pas rationnel, la peur, et c’est difficile de rester raisonnable face à un ennemi  invisible », rassure Agnès Brunot de Rouvre, la psychologue du Centre municipal de santé. Comme Gamra, les trois apprenantes, qui se sont retrouvées dans une salle attenante pour leur premier cours de français « physique » depuis le confinement, tentent de revenir à un quotidien normal. « Il faut qu’on sorte. On étouffe et on stresse quand on reste à la maison, lance Rebiha avant de partir. Et la MPT, c’est notre famille ! »

Texte : Olivia Moulin ; photos : Léa Desjours

Une reprise en douceur et en toute sécurité

Après trois mois de lien par téléphone, par SMS, en visio mais aussi par internet via la page Facebook « MPT La Courneuve », les équipes de Cesária-Évora et de Youri-Gagarine et les habitant-e-s se sont enfin retrouvés « en vrai ». « Ça fait un bien fou à tout le monde ! » se réjouit Magali Chastagner, directrice de la Maison pour tous Cesária-Évora. Les centres sociaux proposent un programme presque normal mais encadré par des mesures sanitaires strictes : respect des distances de sécurité et de la limitation des rassemblements à dix personnes ; désinfection régulière des locaux et des matériels et fourniture de gel hydroalcoolique et de masques à celles et ceux qui en ont besoin. Au-delà des activités, il s’agit surtout d’instaurer des moments pour faire parler les adhérent-e-s, identifier leurs 
nouvelles difficultés et faire émerger des solutions. « On veut ajuster ce qu’on est et ce qu’on fait aux besoins, pour permettre aux gens de se reconstruire des repères et de se projeter dans l’été », précise Magali Chastagner. Encore en cours de construction, la programmation estivale comprendra notamment des sorties en car, des activités sportives en plein air et un partenariat avec la Maison des jonglages.

O. M.

MPT Gagarine