La municipalité a lancé un vaste programme de végétalisation de l’espace public, pour améliorer le cadre de vie des habitant-e-s et contrer les effets du réchauffement climatique.
Ca plante sur le mail piéton Jean-Jaurès. Ce mardi 10 novembre, les jardinier-ère-s de l’unité territoriale Cadre de vie de Plaine Commune creusent des fosses, ameublissent la terre et versent de l’engrais organique azoté, avant d’installer quelque 50 mottes de Lagerstroemia speciosa, ou lilas des Indes. Issus des Pépinières Chatelain, situées dans le Val-d’Oise, ces arbres donneront une spectaculaire floraison rose vif pendant l’été et résistent bien aux fortes températures. «C’est une grande fierté pour moi de mettre de la nature ici, insiste Djibril Dianor, jardinier depuis 1992. Les gens ont plus besoin de ça que de béton!» Cette campagne de plantation s’inscrit dans l’engagement de la Ville de planter 2024 arbres d’ici à 2024, pour lutter contre la pollution atmosphérique, rafraîchir l’air ambiant et réduire les îlots de chaleur. « L’arbre est un formidable climatiseur! » rappelle Philippe Garnier, technicien Espaces verts. L’objectif est d’autant plus ambitieux que La Courneuve est un milieu urbain très dense. Les équipes de l’unité territoriale mènent ainsi un gros travail d’identification des sites disponibles. «En régie, on densifie les plantations sur la voirie et dans les parcs, jardins et squares, explique Philippe Garnier. Et on travaille en partenariat avec tous les acteurs de la ville pour trouver de l’espace: les bailleurs sociaux, les groupes scolaires ou les aménageurs, comme la société privée Interxion, qui a planté 115 arbres dans le nouveau parc à côté de son data center. La végétalisation, c’est l’affaire de tous.» Diversifier les essences Après le mail piéton Jean-Jaurès, c’est dans les squares du Chevalier-de-la-Barre et Guy-Môquet et dans la rue Rateau que les jardinier-ière-s de Plaine Commune planteront bientôt des arbres. En diversifiant les essences selon les lieux et les besoins et en «chouchoutant» à chaque fois les nouveaux venus, élevés dans un environnement a priori hostile. «Entre les pollutions, la réverbération des bâtiments, les nuisances lumineuses, l’imperméabilisation des sols et la présence des réseaux des concessionnaires en sous-sol, les arbres de ville sont soumis à de nombreuses contraintes, précise le technicien Espaces verts. Pendant les trois premières années suivant leur plantation, ils ont besoin d’eau, de nutriments et de soins.» Pour protéger le patrimoine arboré, les équipes de l’Unité territoriale doivent aussi le protéger de l’Homme, en gainant par exemple les troncs de canisses en bambou. Écorces arrachées ou branches brisées par des chiens, actes de vandalisme… Les dégradations sont nombreuses. «L’arbre, ce n’est pas du mobilier urbain, ce n’est pas remplaçable à l’infini, rappelle Philippe Garnier. C'est un être vivant.
Texte : Olivia Moulin ; photos : Léa Desjours ; infographie : Farid Mahiedine
Les arbres en chiffres
5230, c’est le nombre d’arbres que compte La Courneuve : 4 030 « arbres d’alignement» (ceux qui bordent les voies communales) et 1 200 arbres dans les parcs, jardins et squares.