Depuis le début de la crise sanitaire, la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) travaille sans relâche aux côtés du personnel soignant, dans un contexte contraignant. Elle compte une quarantaine de personnes contaminées dans ses rangs.
Mobilisés en première ligne dans la lutte contre le Covid-19, les sapeurs-pompiers de Paris interviennent aujourd’hui toutes les sept secondes. « Depuis le 1er février, ils ont réalisé plus de 7 000 interventions suspectes ou avérées Covid-19 à Paris et dans les trois départements de la petite couronne, au coude à coude avec les urgentistes des Samu et l’ensemble du milieu hospitalier, soit plus de 400 par jour, précise l’adjudant Guillaume du bureau de la communication de la BSPP. 2 500 appels quotidiens sur 6 000 concernent le Covid-19. »
À crise exceptionnelle, mobilisation exceptionnelle : les sapeurs-pompiers du territoire francilien sont disponibles 24 heures sur 24 et les équipes médicales, capables de réanimer les malades, effectuent jusqu’à cinquante départs en 24 heures. « On peut doubler les effectifs engagés sur le terrain en moins de 24 heures à partir du back-office », précise l’adjudant Guillaume.
Cette mobilisation inhabituelle et stressante se fait dans des conditions contraignantes. Après chaque intervention, les véhicules sont désinfectés selon des procédures très strictes. Au centre de secours, les hommes se lavent souvent et longuement les mains, restent à distance d’un mètre les uns les autres, nettoient scrupuleusement chaque surface qu’ils utilisent, les ordinateurs, les poignées de porte, les interrupteurs, les rampes d’escalier, etc. La plupart du temps, les portes sont même laissées ouvertes dans les lieux de vie pour éviter de les toucher.
Malgré cette vigilance, le contact avec les malades les expose au danger : environ une quarantaine de soldats sur les 8 500 que compte la brigade ont été contaminés. En province, plusieurs services d’incendie et de secours lancent l’alarme : dans les prochains jours, ils seront en rupture de masques chirurgicaux et FFP2. Ce n’est pas le cas de la BSPP, dont l’enthousiasme à servir reste indemne…
Texte : Joëlle Cuvilliez ; photo : Léa Desjours