Le point sur la situation sanitaire par Julien Le Breton

Publiée le 16 nov. 2020

Le point sur la situation sanitaire par Julien Le Breton

CMS

Julien Le Breton, le directeur du Centre municipal de santé (CMS), fait le point sur l’évolution de la situation sanitaire et les conditions d’accueil des patient-e-s au sein de l’établissement. Dès cette semaine, les personnes qui le souhaitent pourront bénéficier du nouveau test antigénique, au résultat immédiat. Le médecin incite par ailleurs les habitant-e-s à continuer à venir au CMS pour tous leurs soins, sans distinction.

Quelle est la situation sanitaire et quel est son impact sur l’activité du CMS ?

Sur le plan sanitaire, nous sommes un peu en tension comme lors de la première vague, mais avec une meilleure absorption de cette activité parce nous sommes mieux préparés et que cette vague ne dépasse pas nos capacités à prendre en charge les patients. La tension est plus importante sur l’hôpital car plus de malades y sont hospitalisés que d’habitude. Mais les capacités hospitalières ne devraient pas être dépassées car la réaction a été plus rapide.

Combien de personnes ont été reçues au CMS cette semaine et, parmi elles, combien de suspects de Covid ?

Ce qui est différent, c’est que nous poursuivons tous les soins habituels, avec l’accueil de 300 patients par jour, et, parmi eux, une vingtaine de patients suspects avec des symptômes, jusqu’à 30 ou 40 si on élargit aux cas contacts et aux personnes qui se questionnent sur le Covid. Les patients peuvent noter que toutes les pathologies sont traitées en direct au CMS, avec le défi de maintenir les activités en toute sécurité. Pour cette raison, nous avons séparé les deux flux.

Avez-vous changé les conditions d’accueil au CMS depuis ce nouveau confinement ?

Nous avons augmenté notre capacité à nous occuper des patients suspects de Covid. Tous les jours, deux médecins, un interne et un infirmier sont positionnés pour cela. Nous avons disposé trois barnums sur le dépose-minute pour pouvoir servir de salle d’attente pour les patients et de zone de prélèvement des tests antigéniques. Toute une partie du bâtiment est dédiée au Covid, ce qui permet de mettre en sécurité le reste du bâtiment. Au niveau du tri, toute personne qui se présente, par exemple pour des soins dentaires, et qui tousse ou présente tout autre symptôme évocateur (fièvre, diarrhée…) est systématiquement rebasculée sur la consultation Covid avant de procéder à ses soins.

Le CMS est un centre de dépistage Covid. Qu’est-ce que cela implique pour vous ? Qui peut s’y faire tester ?

Nous nous sommes équipés massivement en tests antigéniques. Auparavant, nous effectuions des tests PCR en les envoyant à nos laboratoires partenaires. Désormais, nous pouvons procéder aux tests sur place, fournir immédiatement les résultats et prendre les décisions adaptées. D’où une meilleure efficacité pour isoler, tracer et dépister. La semaine dernière, nous avons étendu leur application aux cas contacts et, dès cette semaine, tout le monde pourra effectuer un test, sans prescription, en prenant rendez-vous par téléphone.

Comment s’opère actuellement la coordination entre le CMS et les médecins et les infirmiers libéraux ?

Cette semaine se tient une réunion de la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS), qui rassemble les libéraux et les autres instituts de soin comme l’EHPAD, le CMPP, la PMI, etc. Cela montre que nous sommes plus réactifs, car lors de la précédente crise, nous avions eu besoin de trois semaines voire un mois pour nous occuper de nos propres organisations avant de bâtir un projet territorial. L’idée actuelle est de travailler sur la réalisation massive de tests et sur les sorties d’hospitalisations afin de permettre aux patients de quitter plus rapidement l’hôpital et donc de ne pas l’emboliser.

Comment jugez-vous l’efficacité du reconfinement ?

Le confinement a des effets positifs et l’on peut s’attendre à ce qu’un déconfinement retire ces effets. Cela signifie qu’il faut cibler les mesures les plus efficaces. Un juste milieu doit être trouvé entre les mesures qui permettent d’arrêter l’évolution du virus et le fait de reprendre une vie normale. C’est toute la discussion. Nous avons constaté que le deuxième confinement est moins efficace que le premier. Maintenant, un équilibre est nécessaire entre vie sociale et protection contre le virus.

Que répondre aux habitants qui se demandent quand ils en auront fini avec cette épidémie ?

L’épidémie sévira jusqu’à ce que l’immunité collective soit obtenue, soit par les vaccins, soit par le fait que plus 60 % de la population aura été infectée. Paradoxalement, sur le plan sanitaire, nous espérons un temps long car, si tout le monde se contamine très rapidement, on se débarrassera de l’épidémie mais avec des dégâts très importants. Les échos actuels sur les vaccins disent que nous en avons encore au minimum jusqu’à septembre. Nous espérons qu’il y aura le moins de vagues possible.

Propos recueillis par Nicolas Liébault ; photos : Léa Desjours

 

Le Centre municipal de santé est ouvert du lundi au vendredi de 8h30 à 12h et de 13h30 à 19h30 et le samedi de 8h30 à 12h. Tél. : 01 49 92 60 60. Adresse : 2, mail de l’Égalité

 

Julien Lebreton

Julien Lebreton, médecin-directeur du Centre municipal de santé (CMS) Salvador-Allende de La Courneuve