Le Lape, un lieu d’épanouissement pour parents et enfants

Depuis onze ans, le Lieu d’accueil parents-enfants (Lape) permet aux bambins de 0 à 6 ans de s’éveiller, de jouer et de découvrir des activités physiques et manuelles en compagnie de leurs parents.

Lundi 13 janvier, 14h30. L’équipe de Regards arrive à la Maison pour tous Youri-Gagarine. Dans la salle dédiée au Lieu d’accueil parents-enfants (Lape), vingt-trois enfants et leurs mamans occupent le coin lecture, les tapis multicolores, le toboggan, le coin cuisine ou bricolage, les tables de dessin ou de puzzles. Djamila Mabrouki, responsable du Lape, nous accueille chaleureusement. « Cette structure constitue un espace de jeu libre pour les enfants et un lieu de parole pour les parents, souligne-t-elle. C’est également un espace de socialisation et d’épanouissement. Pour beaucoup de petits, c’est la première fois qu’ils fréquentent d’autres enfants, hormis les frères et sœurs. Ils peuvent commencer à développer leur créativité, leur rapport à eux-mêmes et aux autres dans un endroit sécurisé et adapté à leur développement. » Depuis un an, Yasini, 28 ans, vient régulièrement avec son fils de 20 mois. Elle a connu le Lape grâce à la Protection maternelle et infantile. « Je suis très heureuse d’y emmener mon fils. La plupart du temps, je suis seule avec lui à la maison. Ici, il découvre beaucoup de choses et moi, je me suis fait des amies. On se retrouve avec Nisha, Suantha et Vonu pour discuter. » Saadia, elle, fréquente le Lape car sa fille de 2 ans et demi y fait de la peinture et joue dans le bac à sable, ce qu’elle ne peut pas faire à la maison ! « J’ai une confiance absolue quand je viens. L’endroit est sécurisé, les encadrantes sont sympas et disponibles si besoin. » Un vrai bonheur !

La plupart des parents sont ravis de pouvoir venir au Lape sans condition. Masiha, par exemple, a du mal à s’exprimer en français. Elle craignait de ne pas être acceptée. Mais non ! Il suffit de noter le prénom de l’enfant et de dire quel adulte référent l’accompagne. Une mamie, un frère majeur ou une tante peuvent aussi s’en charger. Le seul critère, imposé par la CAF qui délivre l’agrément à la structure, est que l’enfant ait entre 0 et 6 ans. On y reste un quart d’heure ou trois heures, c’est selon, soit le lundi après-midi, soit le mercredi matin. Trois adultes, Djamila Mabrouki, la responsable, Isabelle Boulogne, animatrice, et Claude Cintrat, psychologue, veillent au bon déroule- ment des séances. « On observe, mais on n’intervient pas, note la psychologue. Sauf en cas de comportements violents ou inadaptés. Je ne donne de conseils que si on m’en demande. On ne donne de leçons à personne. On ne juge pas, on accompagne. » Et visiblement, ce fonctionnement plaît à tout le monde.

Texte : Isabelle Meurisse ; photos : Léa Desjours