Le Conseil local de la jeunesse (CLJ) a organisé, vendredi 23 octobre, un échange avec la consultante en politiques publiques et militante Fatima Ouassak autour de son ouvrage La puissance des mères à la Maison de la citoyenneté James-Marson.
C’est une figure que Fatima Ouassak veut rétablir en tant que « sujet politique révolutionnaire », pour construire un monde antiraciste, écologiste, anticapitaliste et féministe : la mère. Invitée par les membres du CLJ dans le cadre de leur projet « empowerment », celle qui a cofondé le premier syndicat de parents d’élèves des quartiers populaires, le Front de mères, a ainsi expliqué le projet qu’elle porte dans son livre. « Les mères ont déjà bien conscience des humiliations et des discriminations que subissent leurs enfants et elles se battent déjà pour leur dignité et leur réussite, précise-t-elle. Mais elles doivent arrêter de jouer le rôle de tampon entre eux et la violence des institutions et se réapproprier leur pouvoir pour changer les choses. »
En s’organisant collectivement et politiquement, en luttant au niveau local, les mères et toutes celles et tous ceux qui se soucient de l’avenir des enfants peuvent former une force « redoutable ». Fatima Ouassak cite ainsi le combat qu’elle a livré et gagné avec le Front de mères dans la ville de Bagnolet où elle réside : l’introduction d’une option végétarienne quotidienne à la cantine. Avant d’égrener toutes les autres batailles à mener en tant que parents dans les quartiers populaires : violences policières, orientation au collège, reconnaissance des langues maternelles... « On ne doit pas se résigner à l’injustice ! »
Texte : Olivia Moulin ; photos : Silina Syan