Vendredi 13 novembre, Gilles Poux, le maire, a reçu Miguel Moratinos, Haut représentant de l’Alliance des Civilisations des Nations Unies (UNAOC) afin d’officialiser le lancement d’un projet innovant, d’envergure internationale, qui rend hommage au dialogue interreligieux et interculturel existant à La Courneuve.
M. Miguel Moratinos est venu de New-York à La Courneuve avec une mission précise : signer une convention qui liera l’Alliance des Nations unies qu’il représente à La Courneuve autour d’un projet totalement innovant. Durant un an, les Courneuvien-ne-s, et plus principalement des jeunes âgés de 15 à 30 ans, vont être amenés à créer des outils multimédias (vidéos, journaux numériques, réseaux sociaux, podcasts radio, etc.) qui auront pour vocation de promouvoir le dialogue interculturel et interreligieux. Les personnes qui participeront au projet seront formées à reconnaître et à combattre les fake-news et la discrimination. Quatre espaces accueilleront les ateliers à venir : le pôle image de la maison Guy-Môquet, la maison pour tous Césaria-Evora, l’espace jeunesse et la maison pour tous Youri Gagarine - le LC Mag, le Happy news et la Web radio étant partenaires de l’opération. Une équipe suivra les participants tout au long de leur aventure pour produire un documentaire qui retracera le parcours et le cheminement des différents ateliers.
Dès que Miguel Moratinos est arrivé à l’hôtel de ville, le maire, Gilles Poux, lui a proposé de prendre le pouls de la ville. Ils se sont rendus à la patinoire - très fréquentée en ce vendredi 13 décembre au soir - ont discuté avec les patineurs, puis ont rejoint le gymnase El Ouafi, transformé pour l’occasion en plateau d’émission, où les attendaient les jeunes présentateurs du LC Mag, Malika et Loyce, et un parterre d’habitants.
« Le 20ème siècle sera multiculturel ou ne sera pas. »
« Pourquoi l’UNAOC a-t-elle choisi la Ville de La Courneuve ? » a demandé Malika à M. Moratinos. « Parce que La Courneuve a pratiqué pendant des décennies l’entente, le respect mutuel et le vivre ensemble, a-t-il répondu. Nous avons voulu vous rendre hommage et aider à former davantage ce mode de vie qui va être fondamental dans le siècle à venir. André Malraux disait que le 20ème siècle serait culturel ou ne serait pas. Pour le paraphraser, je dirais que le 20ème siècle sera multiculturel ou ne sera pas. » Quand Loyce, à son tour, a demandé au maire ce que représentait pour lui la signature de cette convention, Gilles Poux n’a pas hésité : « À La Courneuve, nous avons la conviction que la diversité n’est pas un handicap, mais une richesse. Nous pensons ici que c’est d’abord l’humanité qui doit dicter les règles de vie commune. Nous sommes très heureux de pouvoir signer cette convention, c’est important de savoir que nous ne sommes pas seuls à être engagés sur le chemin parfois étroit - mais nous le pensons, le seul - pour aller vers une société dans laquelle chacun a sa place. » À terme, l’ambition de cette grande première initiée par l’UNAOC et la Ville de la Courneuve est d’enclencher la mise en place d’un réseau international de villes acceptant d’intégrer dans leurs politiques publiques la sensibilisation des jeunes générations à la promotion du multiculturalisme et du dialogue interreligieux. La Courneuve a porté haut et fort la voix de la lutte contre la discrimination territoriale. Que l’ONU l’ait entendu redonne toute sa valeur à l’idée chère à Brecht selon laquelle « celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. »
Texte : Joëlle Cuvilliez ; photo : Léa Desjours
Qu’est ce que l’UNAOC ?
Née en 2004 et basée à New York, l’Alliance des Civilisations des Nations Unies (UNAOC) a pour vocation de promouvoir le dialogue interreligieux et interculturel et s’appuie pour cela sur l’engagement des jeunes, mue par la conviction qu’ils occupent un espace central dans la consolidation de la paix et de la cohésion sociale. L’UNAOC développe aujourd’hui ses collaborations avec des acteurs locaux tels que les municipalités.