De l’art pour faire tomber les murs

Publiée le 4 oct. 2020

De l’art pour faire tomber les murs

Korzeam à La Comète

Dans le cadre de sa résidence à La Comète, la danseuse et chorégraphe Elsa Riel a proposé à des habitant-e-s de La Courneuve et de Seine-Saint-Denis des séances d’expression corporelle, pour explorer avec elles et eux la question des frontières.

Pendant deux heures, il n’y a pas de barrières. Il y a des hommes et des femmes, des personnes qui viennent d’ici et des personnes qui viennent d’ailleurs, des jeunes et des moins jeunes, une timide qui murmure plus qu’elle ne parle et un exubérant qui tonne... Il y a des gens qui ne se connaissent pas, ne se ressemblent pas, mais qui font groupe par la magie d’un atelier artistique. La magicienne, c’est Elsa Riel. Fondatrice du collectif KORZéAM installé à La Courneuve depuis 2014, elle a invité des citoyen-ne-s à participer, en petit comité à cause des restrictions sanitaires, à quatre temps d’échange, de recherche et de création pour nourrir  son prochain spectacle de danse,  Diabolos, parcours d’un mur à l’autre. « J’y questionne la notion de frontières, qu’elles soient historiques, politiques, économiques ou symboliques, et la façon dont l’être humain se débat avec ça, explique-t-elle. C’est important pour moi de travailler avec des gens différents, venus de cultures et d’univers différents, qui mettent chacun un peu de leur expérience dans le processus de création. »

Dans la boîte noire, la grande salle de La Comète dédiée aux répétitions et aux spectacles, les sept personnes réunies pour le premier atelier le lundi 28 septembre s’échauffent, et se réchauffent, au son de la chanson « Papa Was a Rollin’ Stone », avant  d’enchaîner exercices d’expression et improvisations. « Il y a plein de sortes de barrières, comme nos conditionnements ! » lance Alain en circulant entre les murs représentés sur le plateau – bâches de chantier, élastique, morceaux de tissu...

À la fin, Elsa Riel demande aux participant-e-s d’inventer un mouvement qu’elles et ils doivent ensuite apprendre aux autres pour faire une chorégraphie. Danse des prénoms pour Moussa, salutation au soleil pour Alain, cognements d’épaules pour Laura... Sans effort, ces mouvements s’ajustent les uns aux autres et forment un ensemble harmonieux. Pendant deux heures, il n’y a plus de frontières.

Texte : Olivia Moulin ; photos : Léa Desjours

 

Korzeam à La Comète