Le Centre municipal de santé a dû répondre aux impératifs sanitaires liés aux COVID-19, mais il continue à accueillir, dans la sécurité la plus totale, les patients concernés par toutes les autres pathologies. Questions au docteur Julien Le Breton, son directeur.
Cette semaine, comment a évolué la situation sanitaire des patients accueillis au CMS ? Ressentez-vous l’approche du fameux pic annoncé ?
La situation est stable par rapport à la semaine dernière, avec pratiquement l’équivalent d’accueil de patients suspects de COVID-19. Donc, en effet, nous sommes probablement au sommet de l’épidémie et donc du nombre de personnes accueillies par le centre de santé. De ce fait, le nombre de patients qui nécessitent une hospitalisation est toujours le même. Nous sentons que l’accélération se termine et l’on peut espérer que, dans les semaines à venir, cela décroisse.
Comment s’est déroulée la visite d’Emmanuel Macron d’hier ? Quels messages était-il venu délivrer en matière de santé ?
Il s’agissait d’une visite en mairie pour expliquer comment s’organisaient les collectivités territoriales. Nous avons pu échanger en présentant les services publics sur la commune et notamment le centre de santé. Les messages délivrés sont la grande mobilisation des personnels, la grande agilité de notre structure. Ont été relevés l’intérêt de disposer d’un service public local de santé pour coordonner l’action de terrain avec les infirmières et médecins libéraux, et celui de disposer de locaux adaptés pour accueillir les patients en toute sécurité.
Comment sont traités les pathologies chroniques au sein de la structure en cette période particulière ?
Les patients ont tendance à fuir, parfois à juste titre, le centre de santé concernant certaines pathologies, mais il va falloir nous revoir pour opérer les soins nécessaires. Hier soir, nous avons notamment évoqué les pathologies mentales. Le Conseil local de santé mentale permet de mener des pistes d’actions, avec une sensibilisation de tous les acteurs. Avec le confinement se renforcent les violences faites aux femmes, les décompensations d’anxiété, les troubles psychiatriques déjà importants. Tous les éléments délirants peuvent être corroborés par cette période un peu exceptionnelle.
Avez-vous reçu le matériel qui vous avait été promis ? Vous deviez être fournis pour la fin de la semaine dernière…
Nous avons reçu beaucoup de masques de la région mais aussi d’associations et d’entrepreneurs. Les masques FFP2 nous manquent encore, les masques spécifiques pour les soins invasifs liés à la maladie. Ils devraient normalement nous parvenir demain et après-demain. On serait bien alors. Nous manquons de même de surblouses.
Vous deviez participer à une recherche sur le traitement par hydroxichloroquine afin de voir s’il est efficace. Est-ce confirmé ?
Le protocole a été accepté et nous allons pouvoir commencer la mise en œuvre. Trois infirmiers du centre vont être formés au prélèvement. La semaine prochaine, nous devrions pouvoir commencer à prélever les patients et à fournir les médicaments. Le fait d’être le seul endroit à la ronde avec ce traitement peut créer un appel d’air, mais nous suivons des consignes très particulières d’inclusion : nous ne pouvons pas inclure des patients qui n’ont pas de symptômes ou qui ne sont pas malades. Mais le fait de disposer de tests de dépistage et de traitements pour tous les patients qui sont malades est plutôt une bonne chose. Il faudra juste s’assurer que l’afflux n’empêche pas de délivrer les soins en toute sécurité.
Propos recueillis par Nicolas Liébault
Horaires d’accueil du Centre municipal de santé Salvador-Allende :
2, mail de l’Égalité (en centre-ville), standard : 01 49 92 60 60
Ouvert (horaires habituels) :
- Du lundi au vendredi, de 8h30 à 12h et de 13h30 à 19h30 ; la structure est ouverte lundi 13/04 de 8h30 à 12h
- Le samedi, de 8h30 à 12h.
A moins d’une extrême gravité, il vous est conseillé d’appeler le numéro du CMS et non le 15, car celui-ci est souvent saturé. Le CMS répond à tous les appels.
Hors Covid-19, à noter qu’aucun autre service du CMS n’a été interrompu, même si la téléconsultation est privilégiée pour les traitements qui n’ont pas besoin de contact, comme la pédiatrie, la maternité, la psychologue ou le médico-social.