Violences conjugales : trouver de l'aide

Publiée le 18 nov. 2019

Violences conjugales : trouver de l'aide

La Courneuve contre les féminicides

Lundi 25 novembre, à partir de 16h, rendez-vous place du 8-Mai-1945 pour une mobilisation forte contre les féminicides avec une action de sensibilisation théâtrale et militante sous la forme d’un rassemblement citoyen !

Depuis le 1er janvier 2019, trop de femmes sont mortes assassinées par leur conjoint ou ex conjoint ! Il est temps de dire #StopAuxFéminicides ! Les violences conjugales ne sont pas seulement physiques. Elles peuvent être aussi verbales, économiques, psychologiques, sexuelles. Aucune violence n’est justifiable ! Un événement Facebook a été créé pour l'occasion : cliquer ici ! Partagez cet événement au maximum ! N'hésitez pas à vous vêtir d'un habit violet en signe de soutien à ce mouvement !


 

Vous êtes victimes de violences conjugales ? Juristes, travailleurs-ses sociaux, soignant-e-s, militant-e-s : un arsenal de professionnel-le-s et de membres d’associations sont là pour vous écouter, vous informer et vous aider.

D’abord, remettre les choses à leur place. Quand ils et elles accueillent des femmes ayant subi ou subissant des violences conjugales, les acteurs-trices de terrain prennent soin de leur rappeler qu’elles sont des victimes, même si elles sont évidemment bien plus que ça. Alors que la prise de conscience grandit sur ce phénomène de société, nombreuses d’entre elles éprouvent encore de la culpabilité ou de la honte. Reconnaître leur statut est essentiel pour permettre aux femmes de se lancer dans des démarches sociales, médicales et judiciaires et de sortir des violences.

Pour de l’écoute et des orientations

Grâce à leur bienveillance, les militant-e-s associatifs aident les victimes de violences conjugales à parler. Ces dernières trouvent dans les associations des espaces de discussion individuelle ou collective où elles prennent conscience par le groupe qu’elles ne sont ni coupables ni seules ni faibles. « Il m’arrive de rencontrer dans un square certaines femmes qui ne veulent surtout pas être vues et reconnues », explique Jeannette Tessier, bénévole de Femmes solidaires 93. Au-delà de l’accueil et de l’écoute, il s’agit aussi de donner aux victimes les informations et les contacts nécessaires, de les guider dans les démarches, de les accompagner au commissariat ou au tribunal... en respectant toujours leur rythme et leurs choix : « On ne fait jamais les choses à leur place, mais on leur montre toutes les solutions possibles pour qu’elles puissent avoir le déclic », précise Mimouna Hadjam, porte-parole de l’association Africa.

  • Africa, 1, rue Frédéric-Joliot-Curie, 93120 La Courneuve. Tél. : 01 48 36 95 74.
  • Femmes Solidaires 93, 25 rue du chemin vert 93000 Bobigny. Tél. :09 71 47 83  O4 ; femmes.solidaires93@wanadoo.fr ; À La Courneuve femmessolidaireslacourneuve@gmail.com
  • SOS Femmes 93, 128, rue Baudin, 93140 Bondy. Tél. : 01 48 48 62 27.
  • SOS Victimes 93, 5, rue Carnot, 93000 Bobigny. Tél. : 01 41 60 19 60

 

Pour un soutien juridique

Leur mission ? "Bétonner les dossiers." Depuis les locaux de la Maison de la justice et du droit, les juristes du Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) Rosalie Foucard et Hélène Sapevisse multiplient coups de fil, mails et courriers pour réunir tous les justificatifs nécessaires aux requêtes engagées par les victimes : mise à l’abri, ordonnance de protection, divorce en urgence, délivrance ou renouvellement d’une carte de séjour temporaire... Autant de dispositifs qui ne se déclenchent pas ou mal sans dépôt de plainte. Une étape difficile pour de nombreuses femmes, qui peuvent se tourner vers l’intervenante sociale implantée au commissariat de La Courneuve ou le policier détaché à la Maison des femmes de Saint- Denis pour faciliter les choses. Aux femmes violentées, les juristes conseillent de venir les voir le plus tôt possible : « Plus on intervient rapidement, plus on évite les dysfonctionnements. On établit un programme avec elles et on les accompagne à chaque étape, on ne les lâche pas. »

  • Maison de la justice et du droit, 2, avenue de la République, 93120 La Courneuve. Tél. : 01 49 92 62 05.
  • Centre d’information sur les droits des femmes et des familles, 1, rue Pierre-Curie, 93120 La Courneuve. Tél. : 01 48 36 99 02.

 

219 000, c’est le nombre de femmes de 18 à 75 ans victimes chaque année de violences conjugales, c’est-à-dire de violences physiques et/ou sexuelles exercées par leur conjoint ou leur ex-conjoint.

*Moyenne issue des enquêtes « Cadre de vie et sécurité » réalisées entre 2012 et 2018 par l’Insee et l’ONDRP.

 

Éduquer : une priorité

En plus des initiatives prévues dans le cadre de l’opération départementale «Jeunes contre le sexisme», le collège Jean-Vilar inaugure cette année un club contre le sexisme porté par deux professeures et ouvert à tous les élèves de 4e et de 3e.

Ça arrive au bon moment pour moi, explique Dayana. Ça fait des mois que je suis grave sur le sujet ! » Très sensibilisée aux violences faites aux femmes à travers les réseaux sociaux, elle fait partie des six collégien-ne-s qui se sont portés volontaires pour participer, ce mardi 12 novembre, à la première séance hebdomadaire du club contre le sexisme organisé dans les locaux du CDI. « Dommage qu’il n’y ait pas plus de garçons », regrette Élisabeth. Minoritaires et réservés, Alan et Mohamed-Amine écoutent avec attention les filles, qui ont énormément de choses à dire, sur le caractère genré de certains métiers, sur les restrictions au droit à l’avortement, sur la culture du viol... « Ce n’est pas parce que tu portes un décolleté que tu l’as cherché, lance Elisabeth. Je ne comprends pas pourquoi on ne prend pas au sérieux les femmes qui se font violer. » Face aux jeunes, la professeure documentaliste Pauline Saumade pose le contexte et les concepts, met en lumière les enjeux et les nuances. « Est-ce que le sexisme ne touche que les femmes ? » demande-t-elle avant d’aborder la question des injonctions à la virilité pesant sur les hommes. Un moment d’échange et de débat précieux pour déconstruire les stéréotypes de genre qui s’ancrent dès le plus jeune âge et servent à justifier les rapports de domination. « On en a appris des choses», glisse l’une des collégiennes quand la sonnerie de 13h30 retentit.

Pour une aide médicale et psychologique

Problèmes de sommeil, crises de panique, sentiment de vide, anorexie et/ou boulimie, hypertension artérielle, conduites à risque ou addictives... En plus des lésions directes, ces symptômes et ces comportements sont des conséquences habituelles des violences conjugales sur la santé physique et mentale. « C’est très important d’expliquer aux victimes ce qu’elles vivent et pourquoi elles vivent ça, explique Fanny Verhaeghe, la psychotraumatologue du Centre municipal de santé (CMS). Elles sont souvent dans un état de stress post-traumatique, elles ont besoin de se réapproprier leurs émotions, leur corps et leur histoire pour reprendre confiance et se projeter dans l’avenir. » Pour atteindre ces objectifs, elle reçoit les femmes à n’importe quel moment de leur parcours de sortie des violences et les oriente souvent vers d’autres professionnel-le-s du CMS (médecins, gynécologue ou psychologue) ou vers la Maison des femmes, structure pluridisciplinaire de Saint-Denis.

  • Centre municipal de santé Salvador- Allende, 2, mail de l’Égalité, 93120 La Courneuve. Tél. : 01 49 92 60 60.
  • Maison des femmes, 1, chemin du Moulin-Basset, 93200 Saint-Denis. Tél.:0142356128.

 

Pour un accompagnement social

Bien souvent, si les femmes subissent des violences conjugales, les enfants souffrent aussi.» Quand elle aide les vic- times à faire les démarches administratives (recherche d’un hébergement d’urgence ou d’un logement pérenne, ouverture de droits à la CAF ou à la CPAM, (ré)insertion professionnelle...), l’assistante sociale du CMS Nicaise Leveille met ainsi en place un accompagnement global pour toute la famille. D’où l’importance pour elle de travailler en lien étroit avec les différents partenaires institutionnels et associatifs au niveau du département, comme l’Aide sociale à l’enfance ou les centres d’accueil et d’hébergement.

  • Centre municipal de santé Salvador-Allende, 2, mail de l’Égalité, 93120 La Courneuve. Rendez-vous au : 01 49 92 62 63 ou 06 29 87 63 43.
  • Service Action sociale, Pôle administratif Mécano, 3, mail de l’Égalité / 58, avenue Gabriel-Péri, 93120 La Courneuve. Tél. : 01 49 92 61 00.
  • Aide sociale à l’enfance (ASE), 76, rue de la Convention, 93120 La Courneuve. Tél. : 01 48 38 58 02.

 

Textes : Olivia Moulin

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