Pour favoriser la réussite et le bien-être des élèves, la Ville associe pleinement les familles à ses actions éducatives.
Faire avec les parents, notamment ceux les plus éloignés de l’institution scolaire, c’est l’un des axes prioritaires du Projet éducatif territorial (PET) 2018-2022. Cette année, la Ville va ainsi renforcer son offre de cours de français, en partenariat avec les associations référentes, et de réunions d’information en plusieurs langues à destination des familles non francophones. Elle va aussi créer dans trois établissements scolaires des « espaces parents », c’est-à-dire des lieux où les familles pourront se retrouver, échanger avec les enseignant-e-s et les directions, monter des projets ou des animations pédagogiques... Une nécessité pour instaurer un nouveau type de lien entre tous les acteurs éducatifs. Quant aux représentant-e-s des parents d’élèves élus le 11 octobre, ils se verront proposer une formation avec la Ligue de l’enseignement, une visite de la médiathèque Aimé-Césaire pour (re)découvrir les ressources socioculturelles disponibles sur le territoire et un atelier avec l’association de valorisation du bilinguisme Dulala. Objectif : montrer aux familles que la maîtrise de deux langues est un atout considérable, et les accompagner dans le développement de ces compétences chez les enfants et les jeunes Courneuvien-ne-s.
Portrait de Jean-Pierre Vinceslas, parent délégué à l’école Charlie-Chaplin. Un rôle qu’il prend très au sérieux.
Jean-Pierre Vinceslas a d’abord hésité avant de se présenter pour la quatrième fois consécutive au scrutin, sur la liste des « parents d’élèves non constitués en association », seule liste candidate dans l’école où sa fille est scolarisée en CE1. À l’instar de la tendance observée partout en France, certains sièges de représentant-e-s ne sont pas pourvus dans l’établissement. « C’est parfois prenant comme investissement, admet-il, mais je me suis dit qu’on commençait à avoir un vrai contact avec les enseignant-e-s.» Avec les parents aussi, la communication peut s’avérer compliquée. « Notre boulot, c’est de faire remonter les informations, mais les gens ont du mal à venir vers nous et à dire ce qu’ils attendent. C’est parfois lié à la barrière de la langue, mais ça tient aussi à une forme de défiance envers tout ce qui est institutionnel. »
"il ne faut pas organiser les réunions trop en amont et avec un ordre établi"
Jean-Pierre Vinceslas se souvient d’ailleurs avec enthousiasme du café-débat sur le thème des dangers domestiques organisé un jour, au débotté, par la directrice de l’école maternelle : « C’était fait à l’arrache, mais c’était une réussite parce que des parents parlaient et évoquaient pour la première fois leurs difficultés comme leurs envies. En fait, il ne faut pas organiser les réunions trop en amont et avec un ordre établi. » En quatre ans comme représentant, il a évidemment connu des ratés et des moments ingrats, se faisant notamment « incendier » par des parents d’élèves à cause de listes de fournitures scolaires transmises tard par les enseignants, mais il a aussi eu des satisfactions, comme les travaux d’étanchéité de la toiture réalisés pendant l’été. « On a exercé de nombreuses pressions, on est les rois de la lettre recommandée, sourit Jean-Pierre Vinceslas. Le but du jeu, ce n’est pas d’être en guerre avec la mairie, mais de peser sur ses arbitrages financiers. J’ai grandi dans une ville nouvelle, je considère vrai- ment l’école comme un ascenseur social. »
Textes : Olivia Moulin ; photos : Léa Desjours