Employé en médecine et dans l’industrie agro-alimentaire, le protoxyde d’azote est détourné à des fins récréatives. Un usage dangereux pour la santé.
Des fous rires incontrôlables et des cartouches vides jonchant les trottoirs et les rues. Ce sont les signes d’une consommation de protoxyde d’azote, surnommé « proto » ou « gaz hilarant ». Employé en médecine pour ses propriétés anesthésiques et antalgiques, et dans l’industrie agro-alimentaire comme gaz propulseur, ce produit psychoactif est de plus en plus populaire chez les jeunes, notamment les collégien-ne-s et les lycéen-ne-s. En cause : son accès en vente libre – sur Internet, dans les enseignes de grande distribution ou dans les commerces de proximité –, son faible coût et son effet euphorisant immédiat. En inhalant le contenu de cartouches, les usagers sont pris instantanément d’une crise d’hilarité. Même si ses effets ne durent que quelques minutes, le protoxyde d’azote présente des risques bien réels pour l’organisme : brûlures par le froid des lèvres et de la gorge, nausées, vomissements... Consommé de façon répétée et rapprochée, il peut entraîner « des maux de tête, des vertiges, mais égale- ment des troubles du rythme cardiaque graves (notamment si le gaz est associé à des stimulants) et un risque d’asphyxie », selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies. À très forte dose, il peut aussi provoquer des infections de la moelle épinière et des troubles neurologiques. D’où la nécessité de se montrer vigilant et de sensibiliser et d’informer les jeunes sur les dangers de cette substance pas drôle du tout.
Texte : Olivia Moulin ; Photo : Léa Desjours